Dans cette guerre cynique, les filles et les femmes sont les plus grandes victimes.

Anke Dumez, directrice de Mamas for Africa :

Une catastrophe humanitaire se déroule à Goma, mais nous nous attendons également à une augmentation de la violence dans toute la région. J'espère que nous pourrons rester actifs. Les femmes seront à nouveau les principales victimes de cette nouvelle phase de la guerre.

Mamas for Africa continue de se préoccuper des filles et des femmes dans l'est du Congo. Depuis des années, les filles et les femmes sont une cible délibérée dans cette lutte acharnée pour les terres, les minerais, l'argent et le pouvoir. Nos travailleurs sur le terrain et notre personnel dans le Sud-Kivu résistent et se tiennent à leurs côtés.

Les rebelles gagnent du terrain dans notre zone de travail du Sud-Kivu. Selon les derniers rapports, ils avancent rapidement vers notre ville de Bukavu.

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Je continue à croire que l'humanité reviendra un jour ici

Anke Dumez devait normalement se rendre au siège de son organisation à Bukavu le 14 février. « Le voyage est en suspens. Je ne pense pas qu'il puisse avoir lieu. Ce matin, j'ai décidé que notre équipe mobile ne devait plus être autorisée à travailler dans le point de contact le plus septentrional de notre organisation. Le risque est trop grand. La sécurité de notre personnel est primordiale. Dans les autres endroits, nous continuerons à travailler pour le moment.

Quelle est la situation actuelle à Goma ?

« Je pense que la situation est terrible. Goma a été prise par les rebelles M23, soutenus par le Rwanda. Les derniers bateaux ont quitté la ville mardi matin pour traverser le lac Kivu jusqu'au sud de Bukavu. À bord se trouvaient principalement des officiers de l'armée congolaise en fuite et des membres du wazalendo, les rebelles armés payés par le gouvernement congolais pour lutter contre le M23. »

Votre quartier général se trouve à Bukavu. La situation y est-elle toujours tendue ?

« Pour l'instant, oui, mais de nombreuses entreprises et organisations ont déjà appelé les expatriés à quitter la région. Bien sûr, ces soldats ne sont pas les seuls à fuir. Un flux de réfugiés arrive de la région de Goma vers Bukavu. C'est la plus grande ville congolaise de la région. De nombreuses ONG y ont leur siège, il y a un aéroport et dans la région entre Goma et Bukavu, il y a encore plusieurs mines d'étain et d'or. C'est ce qui préoccupe principalement les rebelles du M23 ».

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Le peuple congolais est la principale victime de cette guerre.

« Les Congolais sont frustrés et à bout. Ils sont à la merci des atrocités du M23 et des autres rebelles de leur propre gouvernement. En dehors des ONG étrangères, il n'y a pratiquement personne pour s'occuper d'eux. La communauté internationale ne fait rien non plus contre l'agression du dirigeant rwandais Paul Kagame. La Belgique est l'un des rares pays à oser le réprimander ».